novembre 2014

Culture multiécran

Entre évolutions technologiques et offres nouvelles de contenus, le monde des écrans semble en perpétuelle révolution. Alors que les foyers français disposent en moyenne de 6,4 écrans et que l’on peut regarder des films sur une télé, un téléphone, un ordinateur ou une console vidéo, qu’en est-il des habitudes de consommation du divertissement ? Une étude réalisée en juin par Arris permet de se faire une petite idée.
Dessin Christian Maucler

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Regarder la télé dans le salon : si cette habitude culturelle demeure prédominante, sa persistance commence à s’effriter avec l’entrée d’autres modes de consommation dans les foyers. Avec la multiplication des nouveaux écrans, on ne regarde plus uniquement la télé, on la regarde parfois en même temps que d’autres écrans et on ne le fait pas que dans le salon.
D’après l’étude Arris 2014 consumer entertainment index (1), la TV reste la base du divertissement à domicile. Affichant, un taux de pénétration de 94 %, le téléviseur demeure un élément "fondamental" du mobilier contemporain. Mais on se doute bien que les nouveaux types d'écrans font bouger les choses. Les Français continuent à préférer le divertissement dans le salon, mais sont également connectés dans d’autres pièces : si la télévision traditionnelle n'est donc pas prête de disparaître, le visionnage multiécran et multipièce se développe (la pratique s’étend à un plus grand nombre d'appareils dans plus de pièces, qui n’étaient pas traditionnellement associées à cette activité). 16 % des répondants disent par exemple utiliser leur smartphone pour avoir accès à des contenus dans... la salle de bain.

       Pendant que vous regardez
       la télé, vous faites autre chose


Autre évolution notable, regarder la télévision devient souvent une activité secondaire «d'arrière-plan, facile à laisser de côté et à reprendre».
Les appareils mobiles intelligents s'imposent de plus en plus comme un passe-temps qui en détourne l'attention : 35 % des Français interrogés ont déjà utilisé un appareil pour accomplir une tâche tout en regardant la télévision. L'ordinateur portable est l'appareil le plus susceptible de détourner l'attention (18 %), suivi par le smartphone (8 %). 18 % des personnes déclarent en avoir utilisé un pour participer à une conversation textuelle, acheter une chanson, jouer à un jeu ou accéder à des données sur le programme, alors même qu'ils regardent la télé. 19 % des 16-25 ans utilisent leur smartphones en même temps que la télé allumée.
Les particuliers utilisent de plus en plus souvent plusieurs appareils pour interagir avec le programme télévisé qu'ils regardent. Parmi ceux qui l'ont fait, 32 % ont utilisé un second appareil pour accéder à des informations en direct sur le programme, 22 % ont participé à une conversation textuelle sur le programme et 7 % déclarent utiliser deux ou plusieurs appareils pendant qu’ils regardent la télévision pour avoir accès à des informations sur le programme. Pour 45 % des 16-24 ans, le troisième appareil est souvent utilisé pour jouer à un jeu/application. Il est intéressant de noter que 17 % des Français ont utilisé un appareil secondaire pour acheter des chansons ou autres produits présentés dans les programmes qu'ils regardent (18 % dans l’ensemble) et 15 % de ceux utilisant un écran secondaire pendant qu’ils regardent la télévision ont déjà acheté un produit associé à un programme (30 % dans l’ensemble).
L’enquête laisse apparaître que regarder la télévision est une activité qui laisse du temps de cerveau disponible. En effet, si ces distractions sont principalement en lien avec le contenu télévisuel en cours, 35 % affirment consulter des sites Internet sans rapport avec ce qui est diffusé à la télévision sur un second appareil ; 32 % disent également envoyer des SMS/messages/e-mails à des amis ou membres de leur famille ; 21 % avouent consulter les réseaux sociaux ; 18 % déclarent faire des achats en ligne ; et 26 % indiquent jouer.

     Etre maître de ses choix

Chez Arris, on conclut sans surprise : «la prolifération des appareils mobiles, l'augmentation de la portée des réseaux à haut débit et la facilité d'accès au contenu changent la manière dont les individus appréhendent le divertissement. Les particuliers veulent désormais contrôler le divertissement — quel programme regarder, quand et où le regarder, et dans quelle quantité».
Près de la moitié des Français propriétaires de smartphones et de tablettes regardent la télévision sur leur appareil au moins quelques minutes par semaine. 44 % des personnes interrogées se disent intéressées par un service leur permettant de regarder n'importe quel programme télévisé, quels que soient l'appareil ou le lieu.
Mais l’offre devenant pléthorique est du même coup problématique : que voir et surtout quand ? 21 % des contenus enregistrés ne sont jamais regardés alors que 64 % des personnes interrogées enregistrent du contenu chaque semaine. Souvent, les programmes enregistrés ne sont pas regardés car ils sont effacés pour faire de la place au profit d’autres contenus !

        Tendance "binge-watching"

Les films et téléfilms tendent à être le contenu préféré de 63 % des Français interrogés, suivis par les programmes de divertissement (36 %). Nouveauté, la grande majorité des Français deviennent adeptes des marathons de séries, pratique dénommée binge-watching : actuellement, 72 % d'entre eux regardent d'affilée plusieurs épisodes de séries TV, voire des séries complètes. 10 % d'entre eux disent s'y adonner au moins une fois par jour. Ce binge-watching s'est plus particulièrement répandu auprès des publics féminins et jeunes. Dans la tranche d'âges de 25 à 34 ans, 31 % des Français le font au moins une fois par semaine (26 % pour les autres).  Ce taux est de 37 % pour les femmes contre 25 % pour les hommes. Pour cette pratique, le support le plus couramment utilisé est le  DVD/Blu-ray (37 %), devant le DVR (31 %). Le téléviseurs standard demeure l’écran privilégié (53 %) par rapport aux ordinateurs, smartphones et tablettes.
Parallèlement, une aversion croissante pour la publicité télévisée traditionnelle renforce la voie du merchandising multi-écran. 74 % des Français reconnaissent vouloir sauter la publicité qu'ils regardent.  47 % enregistrent des programmes pour éviter la publicité, 44 % trouvent que la publicité reçue sur leur smartphone est intrusive.



(1)
Le Consumer Entertainment Index d'Arris est une étude indépendante des habitudes mondiales de consommation des médias réalisée auprès de 10 500 particuliers de 19 pays. Elle suit la manière dont les particuliers appréhendent les différents composants de l'expérience de divertissement.

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