décembre 2009

De l'avenir dans le microscopique

Les microtechniques : un marché porteur et une spécialité en Franche-Comté. Pour ceux qui n’ont pas peur des études de haut niveau.
Photo Laurent Cheviet
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“Il y a énormément de choses à faire en microtechniques. La miniaturisation a le vent en poupe, on réduit sans cesse les composants, on veut aller vers du toujours plus petit et plus léger, dans tous les domaines : de l’électronique aux prothèses médicales en passant par l’espace. Si l’on peut faire un satellite de 10 kg au lieu de 10 tonnes, c’est quand même plus pratique”. David Hériban (photo 4) est arrivé à Besançon en 2001 pour intégrer l’Ensmm ne regrette pas d’y avoir découvert l’univers du “micro” : il est aujourd’hui à l’incubateur d’entreprises innovantes de Temis où il prépare un projet de création d'entreprise nommée Percipio Robotics. “J’ai vraiment découvert tout ce qui est microrobotique et micromanipulation lors d’un stage d’études de 7 mois au laboratoire Femto. Après mon diplôme à l’Ensmm j’y ai été embauché comme ingénieur de recherche contractuel.  Et maintenant, je vais utiliser ce que j’y ai appris pour commercialiser des systèmes robotisés de microassemblage. C’est grâce à Femto que je peux créer cette entreprise : c’est un super vivier de ressources, très dynamique et quand on veut en sortir pour exploiter les recherches, il y a vraiment des possibilités”. A 29 ans, David Hériban sait qu’il se lance sur un marché de niches, mais porteur : “il y a tellement d’applications à l’assemblage de haute précision : cela va des entreprises de micromécanique aux laboratoires de recherche en passant par l’horlogerie”.

   L'Ensmm
   école spécialisée


Les microtechniques, c'est "en gros" l'univers du minuscule et de l'ultra précis. Un domaine dans lequel Besançon est devenu capitale : forte de sa tradition horlogère et micromécanique, la ville a su capitaliser ses expériences pour s'orienter vers un domaine à l'avenir incontestable. Si bien que l'Ensmm est aujourd'hui la seule école française d'ingénieur spécialisée et qu'un pôle de compétitivité microtechniques a vu le jour à Besançon.
Une situation que traduit également la création de l'institut Femto-ST en 2004 : regroupant tous les acteurs majeurs (labos, Université, UTBM, Ensmm), il associe aux microtechniques des compétences pluridiscplinaires de haut niveau dans les domaines de l'automatique, de la mécanique, de l'électronique, de l'acoustique, de l'énergétique, de l'optique et du temps-fréquence. Regroupant environ 500 personnes, Femto-ST est déjà à l'origine de nombreuses start-up, commercialisant les techniques issues de ses recherches.
Tout cela peut se résumer autrement : il y a du travail et de l'avenir. L'Ensmm évalue le devenir de ses élèves et les résulats montrent que, toutes sections confondues, 60 % des élèves travaillaient deux mois après leur sortie de l'école. Ils étaient 80 % au bout de 6 mois. Evidemment, les études sont poussées : 85 % des élèves passent par les classes préparatoires scientifiques puis le concours commun polytechnique, les autres étant admis sur titre après un DUT, un BTS ou encore une licence, voire un master 1. Ensuite, ce sont 3 années à l'école pour obtenir le diplôme d'ingénieur et le grade de master.
"Les microtechniques sont un secteur en développement confirme Pascal Vairac, directeur adjoint de l'Ensmm. Surtout à l'heure où l'on parle beaucoup d'écoconception et de développement durable. Les microtechniques ont une carte importante à y jouer car elles permettent de fabriquer des systèmes complexes à moindre coût. Dans nos filières, on insiste aujourd'hui beaucoup pour associer enjeux sociétaux et enjeux industriels. Les notions liées à la conception durable font partie des préoccupations que l'on souhaite transmettre aux élèves".
C'est surtout l'étendue des secteurs concernés qui offre des débouchés importants. A titre indicatif, le contrat de performances signé par le pôle des microtechniques avec l'Etat inclut cinq axes technologiques prioritaires : la microfabrication et la micromanipulation, la micro injection, les microsystèmes, le traitement de surfaces et les nanomatériaux. Quatre marchés cibles principaux ont été identifiés : le biomédical, le transport et l'énergie, la mesure et le contrôle et enfin le luxe (horlogerie, bijouterie, lunetterie). Autant de secteurs d'avenir.   

S.P.
Femto-ST
Associé au CNRS, l'institut Femto-ST (Franche-Comté électronique mécanique thermique et optique - sciences et technologies) est rattaché à l'Université de Franche-Comté, à l'Université de technologie de Belfort-Montbéliard et à l'Ensmm. Son activté, c'est la recherche de pointe ancrée dans la tradition industrielle régionale issue des microtechniques. Elle trouve des applications dans 6 grands domaines : micro nanotechnologies et fabrication, temps-fréquence et télécoms, biomédical, transport, énergie et développement durable, génie industrie. Son effectif compte 270 permanents et 230 non permanents parmi lesquels 180 doctorants. Présent sur 4 sites du campus bisontin, 2 sites à Belfort et 1 à Montbéliard, Femto-ST dispose notamment d'une plateforme technologique de microfabrication, comportant notamment 800 m2 de salle blacnhe dédiés aux micro et nanotechnologies.

Principales formations franc-comtoises
Ecole nationale supérieure de mécanique et des microtechniques
26 chemin de l’Epitaphe
25000 Besançon
0381402700
Université de Franche-Comté :  licence professionnelle mécanique spécialité micro-fabrication pour les microtechniques
01 81 66 66 66



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