Ce sont des prothèses métalliques souples montées sur ressorts en forme d’arcs. Equipé de ces échasses de près de 4 kg à chaque jambe, le débutant ne paie pas de mine : sa démarche s’apparente à celle d’un cigogneau maladroit ou à un robot pas tout à fait au point. Mais au bout d’une initiation somme toute rapide, la transformation est spectaculaire et l’échassier bizarre se déplace à grande vitesse, ses pieds à 50 cm du sol.
“On peut courir jusqu’à 40 km/h, sauter jusqu’à 2 m en hauteur et 4 en longueur” annonce Rémi Caron, le premier à proposer des initiations et commercialiser l’équipement dans la région. Courses et sauts sont effectivement impressionnants, mais le seul fait de marcher est déjà un sport. “Une demi-heure d’échasses urbaines équivaut à 1 h et quart de footing. En 10 mn, vous brûlez 600 kg de calories”.
Rémi Caron en sait quelque chose, lui qui cherchait une pratique sportive permettant de se défouler régulièrement. “Je me suis orienté vers le squash, mais il n’y a pas de salle proche de chez moi. J’ai fait du footing mais je trouvais ça ennuyeux. Je suis tombé sur les échasses urbaines sur internet. Je m’en suis procuré, j’ai essayé et j’ai adoré. J’ai fait essayer mes 4 enfants et eux qui ne voulaient jamais entendre parler de balades, en réclament désormais. A condition que ce soit sur échasses. C’est un sport qu’on peut pratiquer en famille”.
Un quart d’heure
pour apprendre à marcher
Pour ceux qui veulent essayer, avant de se lancer dans l’investissement (compter 200 euros pour un enfant, 350 pour un adulte), Rémi Caron propose des initiations et des locations de matériel. “Pour débuter, il faut impérativement être accompagné, le temps de trouver son équilibre. Cela prend environ un quart d’heure. Ensuite il faut s’exercer et l’avantage est que l’on progresse rapidement. On peut arriver à courir au bout d’une demi-heure et à sauter au bout d’une heure”. Evidemment les sensations ne sont pas tout à fait celles de la marche normale et la facilité apparente est à double tranchant. Une confiance trop rapide et c’est la chute. La pratique est impérativement accompagnée du port du casque et de protection sur les mains et les articulations, ce qui achève de donner un look futuriste à l’amateur.
Cette pratique sportive est toute neuve. Elle a été créée en Allemagne en 2003 et la fédération française a vu le jour il y a un mois. Rémi Caron a lancé sa société “Kangour’HOP” il y a 2 mois. Il est le troisième en France à se lancer dans son développement (les autres sont présents en Ile-de-France et à Nancy). “Une fois qu’on maîtrise, différents types de pratiques sont possibles : du loisirs, du sport intensif mais aussi des acrobaties. Certains font des figures, des saltos. On peut aussi l’adapter à d’autres disciplines, notamment certains sports collectifs comme le basket ou le volley”. La pratique est possible aussi bien en intérieur qu’en extérieur, sauf par temps humide, risques de glissades obligent. “C’est plutôt un sport d’été confirme Rémi Caron. En extérieur, on peut aussi faire des montées ou des descentes mais comme les efforts sont amplifiés, c’est vraiment réservés aux gens expérimentés”.
Stéphane Paris
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