avril 2016

Innovations dans la santé

Le domaine médical a des points forts locaux. Un héritage collatéral de l’horlogerie.
Photo Laurent Cheviet

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Un pacemaker sans pile alimenté par l’énergie du corps humain. Des capteurs qui permettent de réguler précisément le moment et le dosage d’une prise de médicaments. Ces deux exemples parmi de nombreux autres illustrent le potentiel d’innovations que recèlent les microtechniques en matière de santé. Ce n’est pas nouveau. Les micro-caméras introduites dans le corps humain sont déjà du domaine de l’usuel. Mais la miniaturisation explique l’environnement favorable à ce développement dans la région. Sur les 286 projets labellisés par le pôle des microtechniques ces 10 dernières années, un tiers concernaient la santé. On retrouve la même proportion dans la pépinière Temis innovation : actuellement, 7 des 21 entreprises accueillies sont orientées vers ce secteur. A l’image de Miravas, dont le fondateur Nicolas Rauber possède les diplômes des deux écoles d’ingénieurs proches de Temis (Ensmm et Isi FC), s’installer ici a des avantages : «Nous trouvons à proximité tous les partenaires et les savoir-faire dont nous avons besoin. Tous nos sous-traitants sont ici».
Cette chance pour la région est encore un héritage de l’horlogerie, spécialité qui a mené à celle des microtechniques. «La tendance à miniaturiser est assez générale note Pierre Vivien, directeur du pôle des microtechniques, mais dans le médical, c’est évident. Aujourd’hui, on utilise des cathéters de quelques mm qui sont multifonctionnels. Et chaque fois qu’on miniaturise, on gagne en poids, en coût, en efficacité, en confort pour le patient. En parallèle, le développement des systèmes intelligents est également une compétence locale forte». 
Dans le nord Franche-Comté, le médical est l’une des 7 filières mises en avant par l’agence de développement économique. Là aussi, «c’est un secteur d’activité émergent qui se développe grâce aux savoir-faire historiques des industriels locaux dans les secteurs de l'usinage, du polissage et des revêtements de surface. Plus de 70 industriels et partenaires composent le cluster des technologies innovantes de la santé (CTIS) du Nord Franche-Comté et permettent de proposer des solutions locales souvent méconnues par la filière médicale plus traditionnelle».
A Besançon, la technopole Temis croise les savoirs, les métiers et les disciplines scientifiques nécessaires au développement de la filière des dispositifs médicaux, incluant notamment le projet Bio Innovation (destiné à partir de 2018 à accélérer l’établissement de preuves de laboratoires et de preuves de concept dans le domaine des médicaments thérapeutiques innovants (MTI) et celui des dispositifs médicaux actifs). Tout cela en lien avec les établissements de santé (CHRU de Besançon et Dijon, EFS…), les lieux de formation, les labos, les salles blanches.
Pour mieux le signifier, tous les partenaires de la région Bourgogne-Franche-Comté viennent de se rassembler sous la bannière d’une marque, Innov’Health. «Cela représente 200 entreprises en Franche-Comté et à peu près autant en Bourgogne annonce Fanny Chedevergne, chargée de mission du pôle. Pour comparer, le pôle de compétitivité Alsace biovalley, c’est 300 entreprises». Missions de la marque Innov’Health : développer les produits et services dédiés à la médecine du futur à l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, faciliter l’accès des entreprises aux nouveaux marchés. Cinq axes stratégiques : les dispositifs connectés, les thérapies innovantes, l’e-santé, la silver économie (santé des 3e et 4e âges) et bien-être et nutrition.
«L’inconvénient d’être une petite région a des côtés positifs pense Pierre Vivien : moins de concurrence pour une start-up, moins de difficulté à trouver de l’argent, des interlocuteurs qui se connaissent bien».
Les entreprises sont plutôt de petite taille. Elles représentent un minimum de 1000 salariés, mais le «secteur a un fort potentiel de croissance». Bon à savoir pour les jeunes qui souhaitent s’orienter vers ce domaine, d’autant que la région possède les formations adéquates.

S.P.




En photo
Miravas, Statice, Cisteo, 3 entreprises innovantes représentatives des savoir-faire locaux.



Infos
- Temis innovation

- Association de développement du Nord Franche-Comté

- Institut supérieur d'ingénieurs de Franche-Comté

- Ensmm

-
 Innov'Health


Lire aussi
Nicolas Rauber, créateur d'entreprise innovante

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Ambulancier


décembre 2022
Pour rendre le métier attractif et pallier le manque de professionnels, la nouvelle formation d’ambulancier est entrée en vigueur en septembre, marquant une volonté de reconnaître l’importance du rôle tenu par l’ambulancier en tant que professionnel de santé et du transport sanitaire. Le cursus dure un peu moins de 6 mois et comprend 3 stages. De nouveaux référentiels d’activités, de compétences et de formation ont été établis autour de 7 domaines d’activités : prise en soin d’un patient, réalisation d’un recueil de données cliniques du patient, contrôle et entretien du véhicule, contrôle et entretien des matériels, équipements et installations du véhicule, traçabilité des informations liées au patient, travail en équipe, traçabilité et transmission de savoir-faire issus de la pratique professionnelle. Concrètement, l’ambulancier aura de nouvelles compétences et pourra notamment réaliser certains soins d’urgence. Pour la formation, certains candidats peuvent bénéficier d’une équivalence ou d’un allègement selon leurs diplômes ou certificats. En savoir +

Finales nationales 2022


février 2022
Les finales nationales se sont déroulées dans 64 métiers différents de 7 pôles (alimentation, automobile et engins, communication, végétal, BTP, industrie, service) et ont rassemblé près de 600 compétiteurs à Eurexpo Lyon. Cette ville devrait recevoir la compétition mondiale 2024.

46es wordskills


février 2022
La phase de compétition worldskills en cours est la 46e. Anciennement Olympiades des métiers, devenus compétition des métiers, les worldskills se déclinent en épreuves régionales, nationales, européennes et internationales. Les meilleurs de chaque phase sont sélectionnés pour l’échelon suivante (au niveau national, le 1er part aux épreuves internationales, le second aux européennes). Chaque phase met aux prise des jeunes dans de nombreuses spécialités professionnelles. Cette compétition est ouverte à tous les jeunes de moins de 23 ans, quels que soient leur statut (apprenti, lycéen, étudiant, salarié, demandeur d’emploi).

Métiers de demain


février 2022
La chaîne parcoursmetiers.tv lance une série sur "les métiers de demain". Un chiffre : pour 85 % des élèves actuellement scolarisés, le métier qu'ils exerceront en 2030 n'existerait pas encore. Dans le premier épisode, le métier de thérapeute en désintoxication digitale est à l'honneur. Ce métier d'avenir se développe pour lutter contre les nouvelles addictions à Internet.

#Rejoinsleservicepublic


mai 2021
L'Etat lance une campagne pour recruter des jeunes. Destinée à mieux faire connaître et valoriser la diversité de la fonction publique, tant en termes de secteurs, que de carrières, cette initiative titrée « travailler pour l’Etat ce n’est pas ce que tu crois » est née d'un constat paradoxal : « La fonction publique souffre d’un déficit de visibilité et d’attractivité auprès des jeunes, le nombre de candidatures aux concours ayant été divisé par deux entre 1995 et aujourd’hui. Le désir d’engagement des jeunes au service de tous, en particulier dans le milieu associatif, atteint pourtant des records. » Cette année, la fonction publique propose par exemple 100 000 postes aux jeunes. Pour les connaître : #Rejoins le service public sur les réseaux sociaux et fonction-publique.gouv.fr.
Voir tout