juin 2015

Pierre Vauchez et Titouan Picard, binôme d’arbitres ambitieux

Issus de l’ESBM, ils gravissent les échelons du handball. Par passion, avec l’envie d’aller le plus haut possible.
Photo Yves Petit

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L’an prochain, Pierre Vauchez et Titouan Picard arbitreront en nationale 1 masculine et en D2 féminine. Un à un, les deux jeunes arbitres bisontins gravissent les échelons. Pierre est en licence de Staps, Titouan en BTS microtechniques. Ils ont 20 et 21 ans et un parcours semblable : ils ont commencé joueurs à l’ESBM, se sont mis à arbitrer en parallèle il y a 7 ans, pour finir par s’y consacrer pleinement.
«Au début, on l’a fait pour rendre service au club sur des tournois, de temps en temps. Petit à petit, on arbitrait de plus en plus de matches et on s’est pris au jeu. A un moment, on n’avait plus le temps de faire les deux» relate Titouan. La décision a été pragmatique. «On a joué en moins de 18 ans nationaux. On était dans une génération de joueurs qui avaient plus de potentiel et on savait que le haut niveau n’était pas accessible. Sauf par l’arbitrage. C’est devenu une motivation. Ce que l’on fait en tant qu’arbitres, on ne l’aurait jamais fait comme joueurs»

   Les plus jeunes
   de la filière "jeunes européens"


Ils ont déjà participé à un stage avec les U17 de l’équipe de France en Italie et aux Jeux méditerranéens. Ils ont intégré le programme jeune européen pour lequel ils ont été convoqués il y a quelques semaines en Norvège. «Il y avait des tests écrits en anglais, des tests physiques et le retour de superviseurs après chaque match. Dans l’ensemble, ça s’est plutôt bien passé pour nous». Dans la filière "jeunes européens", ils sont les moins âgés. Avec eux, il y a 3 autres binômes français. Une situation qui leur laisse de bons espoirs d’arbitrer un jour au plus haut niveau. Désormais, ils sont concentrés sur cette perspective. Ils ont même totalement arrêté de jouer pour éviter de se blesser. Ils ne se fixent pas d’objectifs mais espèrent aller le plus loin possible, rêvant même des JO.
Leur atout : une entente et une complémentarité indispensables. «On arbitre en binôme fixe, c’est une règle de la fédération. On a joué ensemble, on a commencé à arbitrer en même temps, on se connaît depuis un certain temps et on s’entend bien dans la vie. Tout cela a des effets sur le terrain. On se partage le travail en ayant la même sensibilité. Sur le terrain, on communique tout le temps par gestes. Parfois, un regard suffit. Et si jamais quelque chose se passe mal, on n’hésite pas à mettre les choses à plat entre nous, après le match».
Comme dans tous les sports, le rôle d’arbitre n’est pas celui où l’on trouve le plus de prétendants. C’est en exerçant que Pierre et Titouan ont pris goût à l’arbitrage, dans un sport où, selon eux, «il y a plus de respect que dans le foot. Et plus on monte de niveau, plus il y a de respect. Maintenant, les gens nous connaissent, il se créé des affinités, on peut être amis en dehors du handball. Comme on a joué jusqu’en moins de 18 ans nationaux, on sait de quelle façon joueurs et entraîneurs nous regardent et nous testent. Les coaches jouent avec nous, essaient de nous influencer. Ils ont raison, cela fait partie de jeu. C’est à nous de mettre les limites. Dès que le match commence, on ne connaît plus personne».

   "Public, joueurs et dirigeants
   connaissent mal les règles"


Dans l’exercice, ils ont compris qu’il fallait savoir accepter les critiques. «Pour avoir un bon match, il faut deux bonnes équipes et deux bons arbitres. C’est à nous de rester les maîtres du jeu et nous savons que nous avons toutes les cartes en mains pour que ça se passe bien. Le hand est un sport de contact, il y a des mécontentements, des joueurs et des dirigeants qui s’énervent. Il y a le public également. Mais nous avons appris à rester dans notre bulle. De toute façon, cela ne sert à rien de répondre aux uns et aux autres ou alors on ne ferait plus que ça. Il peut y avoir des échanges avec les joueurs, mais ce n’est pas une discussion : on les reprend en 3 – 4 mots brefs et concis et c’est tout. D’autant que l’on se rend souvent compte que le public mais aussi les dirigeants et les joueurs connaissent mal les règles. Nous-mêmes les avons découvertes en commençant à arbitrer. Avant, on ne savait pas ce qu’était un code d’arbitrage».
Selon eux, on ne peut être arbitre sans avoir joué. Avis à ceux qui aimeraient suivre leur chemin : «il faut du sang-froid, savoir être calme mais pas trop, être autoritaire, savoir s’imposer. C’est surtout psychologique : être concentré, savoir oublier ses erreurs pour rester dans le moment présent et réactif. On a un quart de seconde pour décider, avec une part d’interprétation très importante».
Au fil du temps, ils ont appris à apprécier leur rôle. A la passion et à l’ambition, ils ont trouvé d’autres avantages, dans un sport où il n’y pas encore d’arbitres professionnels. «On a déjà voyagé dans toute la France. On est allé au Japon, en Pologne, en Norvège, en Italie. On rencontre beaucoup de gens, on parle anglais. A notre âge, il y a peu d’étudiants qui font ça».

Stéphane Paris
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