décembre 2015

Thomas Monica, guitariste, adoubé par M

Chanteur, instrumentiste, producteur, réalisateur, gagnant du concours "Be a rock star", cet artiste bisontin est un touche à tout, en pleine émergence musicale. Interview.
Photo Yves Petit
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Quel est ton parcours musical ?
J’ai commencé la musique à l’âge de huit ans. Mon beau-père était organiste, j’ai été plongé dans la musique classique depuis ma tendre enfance. A l’adolescence je me suis dirigé vers le rock’n’roll, je suis parti un peu comme tout le monde à cet âge vers des groupes un peu costaud. J’ai été guitariste dans pas mal de groupes de rock dans la région franc-comtoise, dont un groupe qui s’appelle Crossingate. On a pas mal tourné, c’était une bonne expérience, une bonne formation. En plus c’était mes amis d’enfance depuis le CM1/CM2. Quand le groupe s’est dissout, j’ai voulu réaliser des projets personnels, car j’en ressentais le besoin. J’ai commencé par partir au Japon, j’ai tourné un premier clip là-bas, ça a commencé a bien marché. J’ai également commencé des featurings avec des rappeurs. Je suis assez éclectique, je peux écouter autant de l’electro que du classique ou du rock. Après j’ai eu pas mal de petits buzz sur le net et j’ai reçu un appel de Matthieu Chedid qui avait regardé une de mes vidéos où je reprenais son morceau « Mojo ». Je suis entré dans le concours national organisé avec Paco Rabanne : 800 guitaristes ont postulé, 5 ont été pris et moi j’étais le gagnant ! Du coup, j’ai fait le Zénith de Strasbourg avec M, les Zénith de Paris, et puis il y a une grosse médiatisation autour de ça, avec France 2, MTV… on a fait plus de 1million de vues avec la vidéo de M. Voilà, il y a eu un gros buzz autour de ce truc-là. Du coup, j’ai monté mon projet personnel, avec le besoin d’écrire mes textes en français et j’ai trouvé des musiciens pour m’accompagner. Ça s’est pour ma carrière en tant que musicien. A côté, je suis aussi producteur, je produis des jeunes artistes. J’ai fait l’album de Cabry, par exemple, un chanteur suisse. Je bosse pour The Voice Suisse en tant que réalisateur, je suis aussi musicien de studio à Paris et je fais pas mal de choses dans production.

Des expériences marquantes ?
Quand je suis arrivé au Zénith de Strasbourg devant 12000 personnes c’était méga impressionnant forcément. C’est aussi ça qui m’a professionnalisé. Il y a eu plein d’expériences marquantes. Le Japon, quand j’ai tourné mon clip là-bas, c’était super sympa. Toutes les expériences avec mes musiciens, c’est toujours cool quoi. Mais je dirais vraiment que la plus marquante, c’est quand Matthieu Chedid m’a mis sur son album live « Îl(s) ». Le duo figure sur l’édition limitée.

Est-ce que tu souhaites transmettre un message, des émotions particulières à travers ta musique ?
Je trouve que la langue française, c’est très important en ce moment, parce qu’on est dans une espèce de franglais qui est mal digéré. Comme je le dis assez souvent on a une richesse en France avec des textes de grands auteurs, de chanteurs. On a une culture avec Gainsbourg, on a Brel, on a vraiment des grands. Je pense que les groupes devraient vraiment s’en inspirer parce que l’Angleterre n’a pas besoin de notre rock en France. Les Anglais disent souvent qu’on sait faire du vin et qu’eux savent faire du rock. Personnellement, j’aime bien manier la langue française. C’est quelque chose d’important pour moi : que les gens puissent écouter mes textes. Pas mal de gens qui me demandent pourquoi je chante en français alors qu’en ce moment beaucoup de gens chantent en anglais, mais je pars du principe qu’on a une langue super riche. J’écoute aussi des groupes qui chantent en anglais mais je trouve que les Français qui chantent en anglais ne sont pas très subtils. C’est un peu grossier ; tout ce qu’on fait c’est un peu repomper ce que font les Anglais donc je ne trouve pas ça très intéressant. Sur scène je fais aussi beaucoup de solos de guitare parce que je suis un peu réputé pour ça et que c’est grâce à ça qu’il y a eu les buzz à la télé.

Peux-tu me parler de ton dernier album ?
J’ai fait un EP 5 titres et là on prépare soit un deuxième EP soit l’album, ce qui va dépendre de la maison de disque. Cet EP, c’était des titres qui avait déjà un an et que j’ai refait parce que je n’étais pas très satisfait. Je ne sais pas ça peut ressembler un peu à de la chanson française un peu moderne, c’est un peu electro, ça peu faire penser à M aussi.

Et donc tu vas sortir un autre album prochainement ?
Pour février, je prépare un deuxième EP qui sera peut-être un peu plus rock. A moins que ce soit un album, pour plus tard.

Quels retours as-tu de ta musique ?
Enormément de bons retours en France, mais ça peut aussi venir du Canada. La dernière critique de mon EP est vraiment cool. Par rapport à ces retours, je rencontre un problème : parfois je suis un peu trop chanson française pour les magasines indépendants, je ne suis pas assez chanson française pour la presse spécialisée, la presse assez standardisée. On est en train de régler le problème avec mon attachée de presse pour équilibrer les choses. Parce qu’en fait, je fais une musique assez hybride avec une influence musicale très anglaise et en même temps je chante en français. J’ai la chance d’avoir une attachée de presse qui s’occupe de tout ça. Mon travail est de fournir de la musique et de la faire du mieux que je peux. Mais ce projet personnel où je suis au chant en est vraiment au début, c’est mon premier EP 5 titres.

Tu placerais ta musique dans quel registre ?
De la pop française tout simplement. Mais il y a une différence entre ce que je fais sur disque et en live, parce que sur disque il faut être un peu plus consensuel. Sur scène, il y a une autre dimension. Je fais partie des artistes qui sont un peu plus rock’n’roll sur scène. J’ai des super musiciens qui m’accompagnent.

Tu fais des tournées en ce moment ?
En ce moment, on tourne, j’ai joué à Paris récemment, on a fait la Rodia il n’y a pas longtemps et il y a d’autres dates qui vont se mettre en place prochainement.

Ça marche bien ?
Oui très bien, même si dans la région, les gens ne sont pas très chanson française. Je ne fais non plus de musique engagée au sens politique, comme pourrait le faire certains artistes. Ici c’est très la mode. Je n’ai rien contre, mais pour moi le but de la musique ce n’est pas d’être politique. Enfin il y a des groupes qui le font bien : les No One Is Innocent, les Lofofora.

Est-ce que tu as des autres projets ?
Non, à part mon boulot pour les autres artistes qui me prend déjà pas mal de temps. Toute l’année va être consacrée à mon projet personnel.

Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Depuis quelques jours j’écoute en boucle le dernier Oxmo Puccino, que je trouve fantastique. J’écoute aussi le groupe de rap français Odezenne. Les deux derniers albums d’Ibrahim Maalouf, que je trouve fantastiques. J’écoute énormément de trucs, Foals, Tame Impala, Gainsbourg, Björk, Rachmaninov, les pianistes russes. Il y a le dernier Abd al Malick aussi que j’ai bien aimé. Je suis un grand fan de hip-hop. C’est une musique qui me touche, c’est une des rares musiques où ça chante en français en ce moment. Ca fait du bien car on a vraiment des plumes assez incroyables dans le hip-hop.

Quelles sont tes influences ?
Ce qui est marrant, pour la petite anecdote, c’est que quand j’ai commencé la guitare vraiment très sérieusement, vers 15-16 ans j’écoutais M. Et plus tard, je me suis retrouvé sur scène avec lui et maintenant c’est quelqu’un que je vois souvent. Je vais le voir pour la sortie de son nouvel album, il m’a invité à Bercy, j’étais avec lui cet été en juin à l’Aluna festival… C’est vraiment l’artiste qui m’a marqué en France, surtout dans sa façon de procéder. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes qui sont aussi libres que lui en France. Il est chez Universal, mais il se permet de faire des choses que peu de gens font. Sinon, c’est très vaste parce que j’ai eu des périodes metal, hard rock, blues, funk… J’ai écouté Miles Davis, John Coltrane et je peux aussi écouter Booba.

Je posais la question pour savoir s’il y un artiste en particulier qui te transcende, genre Led Zeppelin…
Alors j’ai beaucoup de groupes cultes mais je ne rentre jamais tellement dans le « fanatisme ».

Quelles sont les qualités nécessaires pour faire de ta passion un métier ?
Je crois que la qualité principale c’est la persévérance. Persévérer et croire en soi parce que pas mal de gens veulent te déstabiliser, c’est un peu la guéguerre. Quand tu as un gros buzz, il y a beaucoup de gens jaloux. Mais ça fait parti du taf, il faut juste se concentrer sur l’essentiel.

Tu as toujours eu envie de faire ça ?
Oui, depuis que je suis gosse. Vraiment je n’ai jamais dévié de ça. Mais en tant qu’instrumentiste, il faut travailler très très dur pour essayer de sortir du lot et se faire repérer. Il faut essayer de dégager sa personnalité et il faut le faire à 100 %. C’est une globalité de vie. J’écris mes textes autant pour moi que pour les autres, je fais de la musique autant pour moi que pour les autres. C’est aussi un partage, j’adore rencontrer les gens. Au mois de janvier février, je commence une émission de télé avec un nouveau concept confrontant un jeune artiste comme moi à un artiste déjà réputé. Je ne peux pas encore dire le nom de l’artiste mais…

Tu n’as vraiment pas le droit de le dire ?
Non, non (rires) je ne peux pas… Mais en tout cas voilà, il y a des choses qui se passent avec la persévérance…

Tu ne vas pas être dans un club comme Loft story ?
Absolument pas ! (rires) Il faut savoir quand même que j’ai été sollicité par the Voice, par Nouvelle star, par Rising star mais ce sont des concepts qui ne m’ont pas plu. J’ai rencontré les équipes mais ce n’était vraiment pas mon truc.

Cela peut aider à se faire connaître mais ce n’est peut être pas la bonne image que tu veux donner.
C’est exactement ça. Je sortais d’un concours avec M qui est réputé comme un grand musicien. Quand tu es choisi par quelqu’un comme ça, tu te dis que ce serait dommage de se faire « casser » par des gens qui sont moins connus et… surtout moins importants, oui.

Finalement, tu t’éclates ?
Ah oui, à fond. J’ai la chance d’être bien entouré, j’ai un bon parrain (rires), oui je pense que je n’ai pas à me plaindre. J’avais une discussion avec Aldebert, il m’a dit, tu fais quand même partie des artistes qui arrivent à sortir de Franche-Comté alors que beaucoup de groupes sont cantonnés à la région. Moi j’adore ma région mais je bosse surtout à Paris. C’est comme ça.

Recueilli par Laura Duprez
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thomasmonica.com

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