mars 2015

Je suis ingénieure amélioration continue

Amandine Gand a fait toutes ses études en alternance, du BEP au diplôme d’ingénieur. A 30 ans, cette Doloise est en CDI à SKF Aérospace.
Photo Laurent Cheviet
Je suis ingénieure amélioration continue

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Formation
En 3e, je n’étais pas très bonne en classe. On m’a orientée vers les métiers de la petite enfance mais une fois en stage, cela ne m’a pas plu du tout. J’ai alors participé à des journées de découverte professionnelle avec le lycée Pasteur Mont Roland. J’ai testé plusieurs métiers de terrain et j’ai choisi la maintenance, qui me semblait variée. Ce moment a été un déclic pour moi : j’ai rencontré des personnes qui m’ont redonné confiance, qui m’ont poussée. J’ai fait un BEP puis un bac pro maintenance industrielle. J’étais dans un domaine qui me plaisait alors j’ai poursuivi en faisant un BTS puis une licence pro avec le CFAI de Gevingey puis dans une école à Lyon. J’étais la seule fille au milieu de 200 hommes, mais le métier me convenait. Etant en alternance, je découvrais concrètement le métier en entreprise, notamment chez Wienerberger à Lantenne-Vertière, où j’ai été technicienne de maintenance puis chef d’équipe. Au cours de mes études, j’ai choisi de faire des stages dans des secteurs différents comme l’agroalimentaire, la métallerie, afin de construire un CV polyvalent.
Mes profs me parlaient d’aller jusqu’à la formation d’ingénieur. Au début, cela me faisait peur mais finalement, j’ai poursuivi en école d’ingénieur grâce au partenariat entre l’Ensmm et le CFAI de Besançon, en spécialité systèmes de production mécanique et microtechnique. En même temps, j’étais chez BGI (Bost Garnache Industries) à Arbois où je m’occupais de le gestion de maintenance, de l’amélioration continue, ce qui incluait plusieurs tâches : encadrement d’équipe, planification de l’entretien, optimisation des changements de série. En complément, je suis partie 4 mois en Irlande pour avoir le niveau d’anglais requis, à savoir le Toeic.
Je pense que je suis devenue ingénieure parce qu’à un moment donné on m’a fait confiance et on m’a donné l’envie. J’ai appris que ce n’est pas parce qu’on se croit nul qu’on est nul. Il faut plutôt croire en soi et trouver sa voie.

Métier
J’ai commencé par un CDD de 6 mois à Johnson Controls, en Haute-Saône, un sous-traitant automobile. J’étais chargée d’améliorer le quotidien des opérateurs et des techniciens et d’optimiser les changements de moule pour  faire des gains de temps. Mais on était en période de crise et ils n’ont pas pu me garder. J’ai retrouvé assez vite du travail  dans une autre entreprise puis à SKF où j’ai signé deux CDD puis un CDI en juillet 2013. 
Je suis responsable de l’amélioration continue, aussi bien pour la production que pour le quotidien des salariés par l’optimisation du process ou l’introduction de nouvelles méthodes de management. Cela peut signifier améliorer les conditions de travail des opérateurs sur le plan ergonomique, réorganiser un poste de travail ou un atelier ou encore diminuer du temps de changement de série.  Je n’ai pas de responsabilité hiérarchique donc je n’impose rien, j’essaie de proposer des méthodes pour que les chefs d’équipes et d’ateliers les adoptent. Je suis un fil conducteur entre mon responsable de production et les équipes. On discute beaucoup des objectifs, des méthodes de contrôle et de management. Je dois aussi être en veille sur ce qui se passe à l’extérieur pour connaître et aller chercher des bonnes pratiques ailleurs, sur des salons ou lors de visites d’autres entreprises.

Caractéristiques
C’est un rôle très varié où il faut de la polyvalence, le sens du relationnel et de l’écoute. Il faut savoir faire des propositions, être réactif et être crédible. Il faut être capable de susciter l’adhésion, de faire accepter le changement, ce qui est plus facile avec quelqu’un de 30 ans que de 50. J’ai l’avantage de venir du terrain : je parle le langage des opérateurs, je connais leurs réflexions pour les avoir vécues, aussi ils ne me voient pas comme une blouse blanche. Je me considère comme une ingénieure de terrain : mon temps, c’est 50 % bureau, 50 % terrain. Et le fait d’être une fille rend les choses plus faciles. Ce qui me plaît, c’est qu’il n’y a pas de routine. Je ne sais pas ce que je ferai dans 2 mois.

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