C’est depuis son laboratoire bisontin que Frédéric Grappe effectue ses travaux de recherche autour de la performance. Reconnu dans le milieu du cyclisme professionnel pour son expertise, il met le fruit de ses recherches à disposition des sportifs de haut niveau mais pas seulement.
La particularité de sa démarche est d’être holistique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte la globalité des éléments de la performance. «Pendant longtemps on a fait un travail sur l’homme mais le cyclisme est un sport complet qui associe l’homme à sa machine. J’ai donc développé une méthode de travail qui inclut la machine.»
Cette méthode va même plus loin puisqu’il s’agit d’intégrer l’ensemble des partenaires en amont. «Avant, le cycliste recevait son matériel et s’y adaptait. Aujourd’hui, on développe l’homme et le matériel en étroite collaboration avec les fabricants». La démarche portée par Frédéric Grappe consiste à définir le poids des différents éléments de la performance pour définir sur lesquels agir en priorité. «Il s’agit d’appuyer sur les bons boutons pour optimiser l’entraînement. On sait aujourd’hui que le copier-coller ne marche pas. Il faut individualiser le travail car ce qui marche avec l’un ne marche pas avec un autre.»
L’homme indissociable
de son environnement
C’est donc en analysant le fonctionnement de chacun que l’on trouve les bonnes solutions. «Toute personne évolue dans un environnement qui influe sur elle. Pour cela il est donc nécessaire d’étudier aussi son environnement. La recherche auprès des sportifs a ainsi permis de définir cinq piliers qui “règlent” toute personne : le modèle de dépense physique, le modèle nutritionnel, la gestion du stress, le plaisir et le modèle social. L’idéal étant que tous ces points aillent bien. Dès qu’au moins deux de ces piliers ne vont pas, alors rien ne va» explique Frédéric Grappe.
Ce modèle inspiré du sport de haut niveau est tout à fait transposable à d’autres domaines. «Le résultat de nos recherches a des applications sur la santé par exemple et peut être transposé à monsieur tout le monde. Les sportifs s’entraînent à connaître les signaux du corps et à bien les interpréter pour aller plus loin. C’est leur capacité à rebondir. Et ce pourrait être aussi celle de monsieur tout le monde !»
Katia Mairey
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.