novembre 2011

Scénariste, une reconnaissance récente

Eric Verat a scénarisé «la Vouivre», téléfilm d’Edwin Bailly diffusé en début d’année. Une œuvre tourné en Franche-Comté et s’appuyant sur une légende locale. Il est la preuve que l’on peut travailler pour le cinéma ou la télé en restant dans la région. «Etre à Paris coûte plus cher. Habiter ici n’empêche pas de s’y rendre souvent».
Photo Yves Petit

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Il est scénariste depuis 2003 après avoir été journaliste, dans la presse cinéma. Son évolution est une histoire de goût et de circonstances. «Je travaillais pour une société de production qui s’est mise à faire de la fiction alors j’y suis venu naturellement. J’ai connu une vraie progression : j’ai commencé par des programmes courts puis du dessin animé puis des programmes pour la jeunesse. J’ai créé une série 26 mn, j’ai fait de l’access (séries non diffusées en prime time) puis du prime. Aujourd’hui, j’arrive à peu près à être scénariste à 100 % mais peu de gens vivent de ce métier. Dans l’ensemble, cela reste un métier compliqué à intégrer».
En France, la reconnaissance du métier est assez récente. Elle est passée par la création de filières d’apprentissage comme celle de la Fémis ou l’école spécialisée du Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle, créée il y a une quinzaine d’années. Eric Verat y intervient. A l’école, il rappelle à ses élèves que l’écriture n’est qu’une petite partie du métier. «Le temps que l’on passe à écrire est court. Je l’évalue à un quart de mon temps de travail. Une partie du travail consiste aussi à aller voir des producteurs pour dire « faites-moi confiance ». Une bonne part de la négociation se fait à l’oral, sur le ressenti, la capacité de conviction». L’entretien d’un réseau, le relationnel le lot des scénaristes comme de tous les métiers du cinéma. «Une grosse partie du travail consiste à chercher du travail». Et une fois un projet lancé, le temps des discussions n’est pas pour autant fini. «Un auteur est rarement seul. Même l’écriture, c’est souvent à plusieurs. Il y a beaucoup de temps de discussion, pour affiner un personnage, un univers. L’histoire peut changer 15 fois, il y a des décideurs qui veulent modifier votre travail».
Il en découle un profil de qualités à posséder pour exercer au mieux. Savoir écrire, savoir comment agencer une histoire, l’équilibrer, créer des péripéties et du suspens, rendre crédibles et psychologiquement justes les personnages, certes. Mais pas seulement : «Il faut être rigoureux. Savoir se vendre, être solide. Etre à la fois diplomate et tenace, accepter la remise en cause mais aussi défendre son travail. Travailler sur plusieurs projets, chercher des idées, écrire des choses qui ne voient pas le jour».
Eric Verat décrit un métier de passionné dont le moteur est l’envie d’exprimer des choses. Un métier «avec une certaine précarité, aux revenus aléatoires, mais quand ils sont là, c’est assez rentables». Un métier où il n’y a pas d’horaires. «La vie de famille est difficile car lorsqu’on travaille, on ne connaît pas de week-ends. Moi, depuis 2 ans, j’enchaîne». Malgré tout, il ne changerait pas. «C’est aussi une liberté, une indépendance, qui pour moi n’ont pas de prix».

Stéphane Paris
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