octobre 2003

Ghislain Lemaire : objectif Jeux olympiques

Le Belfortain, récent vice-champion du monde des moins de 100 kg, se donne encore deux ans au plus haut niveau.

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Ne l'ayant pas fait avant, ce n'est certainement pas à 31 ans que Ghislain Lemaire va s'enflammer, tout vice-champion du monde qu'il soit. Il sait tout le poids de l'aléatoire dans le sport de haut niveau. Au contraire, sa modestie aidant, il préfère rendre hommage à ceux qui l'entourent. Car si, en compétition, il est seul face à son adversaire, il accorde toute l'importance qu'il sait devoir à son environnement immédiat. Lorsqu'il remonte les années, son souci est d'abord de n'oublier personne. Le judo commence pour lui à l'âge de 6 ans. Lorsque son père, lui-même pratiquant, l'inscrit avec son frère aîné dans un club près de Lure, sa ville natale. Il rencontre son premier entraîneur marquant, Alain Reszel. «Depuis ce temps-là, ça a été le judo. A aucun moment je n'ai été tenté par un autre sport. C'était convivial, sympa, on s'amusait. Avec Reszel comme avec Stemmer plus tard. J'ai encore des contacts avec eux, même si Stemmer a arrêté le judo».
Jean-Luc Stemmer, une figure du judo français. Il le croise à 14 ans, lorsque ses parents déménagent à Belfort et qu'il s'inscrit à l'ASMB. «C'est quelqu'un qui a du charisme et qui sait transmettre le judo. De façon un peu atypique, car il avait une conception particulière : c'est lui qui m'a transmis la philosophie du beau judo, très technique. De 14 à 20 ans, j'ai vraiment appris le très bon judo, la compétition. En plus, il y avait un très bon groupe avec Fabrice Henry, Jérôme Haury ou Laurent Humbert. J'ai commencé à avoir des résultats, des médailles au niveau national. C'est là que je me suis rendu compte de mes qualités, de mes capacités physiques». En junior, il cumule : médaille au championnat de France, 2e en Europe, 3e au championnat du monde. «Je suis alors parti à l'Insep pour trouver des partenaires plus forts à l'entraînement et progresser avec les meilleurs français».
Semblable raison devait d'ailleurs le pousser il y a quelques temps à signer à Orléans alors qu'il reste très attaché à la Franche-Comté et à Belfort, où demeurent sa femme et ses enfants, sa mère, son frère. Et où il revient à la moindre occasion. La vie familiale est pour lui extrêmement importante. «Pour Gwenaëlle, ma femme, ma vie de sportif est plus difficile que pour moi. Quant à mes enfants (Carla, 5 ans, Cyriaque 3 mois), ils me permettent de relativiser, de me dire que le judo n'est pas ce qu'il y a de plus important».
A l'Insep, il fait connaissance de l'aléatoire, de la fragilité d'une carrière. Deux blessures, deux opérations. Il ne revient vraiment qu'en 95-96 : 3e au championnat d'Europe senior, il est remplaçant de Stéphane Traineau aux JO. Il explique en partie ses résultats suivants par l'émulation avec ce dernier : 3e au championnat du monde, 2e en Europe en 97 (performance rééditée en 2001). Mais en 2000, il est de nouveau remplaçant aux JO. Pour les Jeux, c'est donc 2004 ou jamais. Son grand objectif même s'il tient aussi au tournoi de Paris et au championnat d'Europe. Car le récent vice-champion du monde aimerait accrocher un autre vrai titre que ses 4 victoires en championnat de France. «Je sens que
l'expérience est un plus. J'ai mis du temps à comprendre qu'il faut par exemple parfois savoir gagner petit, avec le mini-mum plutôt que de tenter systématiquement le panache. A vouloir trop en faire, j'ai perdu des combats. En second lieu, maintenant je me connais parfaitement».

Plus près de la fin de la carrière que du début, il n'est pas encore déterminé à la suite qu'il lui donnera («je me suis fixé 2005 comme limite, même si ça dépend aussi des résultats»). Concours des douanes, avec qui il est sous contrat, brevet d'Etat pour entraîner ou professorat de sport le tentent. Il est en tous cas très attaché à un sport dont il reflète parfaitement des valeurs auxquelles il tient. «Il y a un code moral qui est respecté. Il y a un respect de l'adversaire, même dans le public. On se salue, on se rhabille à chaque prise : c'est une façon de respecter l'adversaire et soi-même. Cela sert dans la vie de tous les jours». Pour conclure, il parle encore fidélité : celles de Pierre Champion, président du club Franche-Comté Judo ; celle du Conseil régional de Franche-Comté, «qui m'a toujours soutenu».

Stéphane Paris

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